ACCÈS : 5E ÉTAGE
Espace accessible aux personnes à mobilité réduite
Le cinquième étage du musée Paul Delouvrier abrite une collection d’art sacré, principalement composée d’objets liturgiques liés à l’histoire du diocèse d’Evry Corbeil-Essonnes, né en 1966 de la partition du vaste diocèse de Versailles. De cette prestigieuse filiation sont issues nombre de pièces d’exception : orfèvrerie, mobilier, ornements liturgiques, mais aussi ouvrages anciens et tableaux de maîtres, dont de magnifiques exemples de la peinture italienne, espagnole et hollandaise des XVIe et XVIIe siècles : Raphaël, Reni, Battistello, Murillo ou encore Francken le Jeune.
Cette collection régulièrement enrichie, est le fruit de nombreux dons de paroisses et de congrégations religieuses, mais aussi de particuliers ayant souhaité contribuer à l’enrichissement du musée.
Plongé dans la pénombre, un espace à part accueille les œuvres de l’artiste alsacienne Madeleine Schlumberger (1900-1981). Celle qui se fera aussi appeler « Marie d’Ailleurs », a laissé une œuvre très vaste relevant de plusieurs domaines : le dessin, la peinture, mais aussi l’écriture (cinq manuscrits seront édités 25 ans après sa mort). Après avoir rejoint l’atelier du peintre Edouard Hirth dans les années 1940, puis celui d’André Lothe quelques années plus tard, l’artiste voyage en Toscane et en Ombrie, où elle découvre le Quattrocento et un catholicisme de beauté et d’émotion, qui inspirera grandement son œuvre.
Son langage artistique se précise vers l’âge de 50 ans, où elle se met à concevoir des scènes théâtralisées en miniature à partir de milliers d’objets anciens, formant une sorte de panoptique des différents milieux du XIXe siècle. L’artiste les appellera "Boîtes à Rêves". Chaque scène est assemblée avec un regard de peintre et de metteur en scène, tant par l’harmonie des couleurs que par la disposition minutieuse des objets. Un monde en miniature est ainsi miraculeusement reconstruit avec sa façon de penser, de vivre et de sentir.
Les scènes sont des lieux imaginés. Mais s’il y règne la plupart du temps joie et beauté, d’autres œuvres plus secrètes sont l’envers de cette vision et représentent la douleur insupportable d’une vie : l’amertume face au poids d’un milieu régit par les conventions sociales et l’horreur de deux guerres mondiales. Restaurées ou créées de toutes pièces, les scènes sont de tailles variées avec peu de personnages. Il ne s’agit pas de reconstitution, mais plutôt d’un monde rêvé autour de sujets variés : principalement ici l’univers mystique de la piété populaire.
Le fonds Schlumberger du musée Paul Delouvrier comprend 19 "Boites à Rêves" et une dizaine de tableaux, tous issus d’une donation de la famille. D’autres œuvres de l’artiste sont présentées au musée Alexis Forel de Morges, en Suisse (site internet : http://museeforel.ch/).
Images :
– Galerie d’art sacré © Musée Paul Delouvrier
– "L’Eglise espagnole", Madeleine Schlumberger, seconde moitié du XIXe siècle © Musée Paul Delouvrier